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Anne autour du Monde

Je suis un globe trotteur infatigable, une amoureuse des gens et du voyage. J'aime me confronter à d'autres cultures, je suis curieuse de tout. Je traque la beauté partout où elle se trouve: dans le regard d'un enfant, dans un beau paysage, sur le sommet d'une montagne,dans l'harmonie d'un décor intérieur, la splendeur d'un édifice, d'un lac, d'une mer d'huile, dans le silence d'un désert lorsque la lumière transforme le réel, afin qu'apparaisse cette impalpable émotion.

Corse: La retraite, une liberté surveillée faute de moyens.

Corses assis. place paoli.nm-photo-297097Le sujet est sensible. Et représente une question sociale de premier ordre dans l'île. Avec 75 000 retraités de plus de 60 ans, dont un sur cinq perçoit un complément de revenu, la Corse est la région où la précarité des anciens est la plus forte. Avec 950e net par mois en moyenne pour un retraité dans l'île, soit 4 % de moins que la moyenne nationale, la réforme musclée qui s'annonce inquiète nos anciens.

Ce système ne permet pas de vivre décemment

Sous les voûtes du marché couvert, les premières réactions sont « épidermiques » : « La retraite ? Sè un vengu micca cuì tutte e mane mi n'hè morgu ! (Si je ne viens pas ici tous les matins, je meurs !) Mon travail est un bonheur pas question de m'arrêter alors la question ne m'intéresse pas », lance un maraîcher habitué des lieux. Ailleurs, c'est le système des retraites par répartition (les nouvelles générations cotisant pour les anciennes) qui est critiqué. François fait partie de la moitié des retraités de l'île touchant moins de 880e par mois. « Si vous ne souscrivez pas une assurance vieillesse en mettant de l'argent de côté, le système par répartition ne permet plus de vivre décemment », affirme-t-il. « Comment voulez-vous que je m'en sorte ! Bien sûr je fais attention et je suis entouré, anch'assai (heureusement) mais c'est dur », avoue-t-il pudiquement.

Une retraite souvent indigne d'une vie de labeur puisque 16 000 retraités perçoivent moins de 600e par mois ! « Il ne faut pas oublier que parmi eux, certains ont été très peu déclarés, soit parce que cela les arrangeait, soit parce que leur patron peu regardant le leur imposait », ajoute Antoine. S'agissant de l'allongement du temps de travail (de 60 à 65 ans) envisagé par la réforme, certains Île-roussiens sont dubitatifs.

« Les places auront encore plus de mal à se libérer pour les jeunes comme moi si la durée de cotisation augmente », s'inquiète déjà Laurent, étudiant âgé de 19 ans. Plus loin, Gérard se veut réaliste : « Les actifs arrivent de plus en plus tard sur le marché du travail et les gens vivent plus vieux. Il va bien falloir faire évoluer le système mais sans abandonner l'aspect de solidarité qui fait sa force. » Dans le même temps, la vie chère ne cesse de galoper. « Ce qui grève les budgets ? Les loyers. Lorsque vous gagner péniblement 1 000e par mois et que vous devez en verser 600 pour un simple F2, comment faites-vous ? C'est une honte », martèle volontiers Louis assis sur un banc de la place Paoli.

Pour pallier les difficultés du quotidien, un retraité de 82 ans a bien sa petite idée. « Cume ind'i tempi, ghjè l'ortu chì pò salvà l'anziani. Cusì si pò manghjà... è tene a salute ! (Comme par le passé, le potager peut sauver les retraités. Ainsi ils peuvent se nourrir... tout en gardant la santé !) »

Revenir aux choses essentielles. L'initiative est noble. Mais le gouvernement devra pourtant trouver une autre solution. Pour permettre au plus grand nombre de profiter de sa retraite dans la dignité.

Source : Corse Matin- Ghjilormu Padovani

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